La Présidence

Samia LABIDI

La lettre de la Présidente

Les femmes détiennent plus de la moitié du ciel d’Allah dit-on et c’est le moins qu’on puisse dire à l’aube du troisième millénaire. Pourtant, où sommes-nous de ce droits les plus élémentaires à l’échelle nationale et internationale ? L’inacceptable oscille en Occident tout comme en Orient. Du lever au coucher du soleil, les femmes souffrent sous toutes les coutures tout autour de la planète Terre comme si elles étaient des intrus dans la famille humaine. Que serait la Terre, et tout particulièrement l’humanité, sans cette douce note de musique qui sait se montrer volcanique en cas de nécessité ?

Aujourd’hui c’est dans le monde arabo-musulman qu’elles payent le plus lourd tribu sous le regard silencieux et impuissant du reste du monde dit civilisé. Le célèbre sexe faible trinque sur tous les fronts et s’écroule sous le poids des injustices culturelles, religieuses et politiques. On assiste, hélas, à un rebond en arrière dans le fond et dans la forme de sa condition sociale, économique et juridique. La somme des droits acquises dans les années cinquante et soixante s’effilochent graduellement au nom d’un Dieu, d’une culture, d’une morale machiste et voire même au nom d’un pseudo ordre social afin de préserver la petite nature masculine d’une éventuelle tentation difficilement contrôlable.

Alors, on sait la mettre au-devant de la scène afin de préserver et de protéger une réputation internationale. Tout comme on sait l’enterrer vivante et la maintenir sous contrôle de peur qu’elle ne prenne le contrôle de sa propre destinée. Qu’elle soit en vitrine ou sous terre, la femme poursuit son combat ancestral pour regagner sa liberté d’expression et de conscience afin qu’elle puisse être le seul acteur de sa propre vie. Assez d’ingérence dans la façon dont une femme doit s’habiller, s’instruire, travailler, fonder sa vie de famille ou encore diriger dans le domaine qui correspond le plus à sa propre nature.

L’éternel féminin se met, enfin, en action contre vents et marrées afin de récupérer, assurément, la moindre parcelle de ses droits perdus au fil du temps. Il ne faut surtout pas gaspiller son énergie négativement en luttant contre la propagation de l’ignorance et de la barbarie faites aux femmes. Il faut, plutôt, rassembler ses forces afin d’œuvrer positivement en illuminant la voie qui mène vers le retour du féminin, en puissance, dans tous les domaines sociale, religieuse, économique et politique. C’est parce qu’il ne peut être autrement, à l’ère où tout est régit par l’intelligence artificielle, le féminin doit pouvoir occuper la place qui lui revient de droit sur le même piédestal que son confrère le masculin. Le troisième millénaire sera féminin ou ne sera pas…

Samia LABIDI.
Écrivaine.
Militante associative
contre l’intégrisme
et le terrorisme religieux.
president@lillabeya.org